Qui est Sainte Jeanne d’Arc ?

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Jeanne d’Arc, également connue sous le nom de Pucelle d’Orléans est une héroïne nationale française. Son parcours a inspiré la dévotion de ses contemporains et sa fin tragique a fait d’elle une sainte toujours aimée et vénérée par l’Église catholique aujourd’hui. Fille de paysans, analphabète, elle quitte très jeune la maison paternelle pour suivre la volonté de Dieu en se battant sur le champ de bataille.

Présentée à la cour de Charles VII, elle obtient du roi le droit de monter à la tête d’une armée, elle parvient à libérer Orléans et à ramener la victoire de Patay. Sainte Jeanne d’Arc est un personnage bien connu, mais superficiellement, car son histoire n’est pas toujours bien racontée. Qui est vraiment Sainte Jeanne d’Arc et d’où commence sa vraie histoire ?

Les faits derrière les histoires

Tout d’abord, Jeanne d’Arc, de son vrai nom Jehannette ou Johannette de Vouthon, est née dans une famille paysanne aisée, à Domrémy probablement vers l’an 1412. Ses parents Jacques d’Arc, paysan riche et Isabelle de Vouthon dite Zabillet Romé sont d’importants personnages dans la vie religieuse de leur village. Jeanne est naturellement très vite reconnue comme très pieuse et pratiquante par ses pairs.

Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453) elle se sent appelée par Dieu pour aider le roi de France à chasser les Anglais du sol français. En 1429, elle rejoint le dauphin Charles (futur Charles VII) dans la ville de Chinon, le convainquant de lui confier la tâche de tenter une offensive contre les Anglais. Elle a réussi à se faire accréditer à la cour grâce aux charismes extraordinaires qu’elle a su manifester.

Elle libère Orléans du siège (8 mai 1429), victoire qui lui vaut le titre de « Pucelle d’Orléans ». Après quelques jours (18 mai 1429), elle obtient une nouvelle victoire à Patay en infligeant une sévère défaite aux armées anglaises. Ces deux victoires permirent la conquête du territoire français jusqu’à Reims et donc le sacre solennel du dauphin sous le nom de Charles VII.

Reims était en effet la ville où se déroulaient depuis des siècles les sacres des rois de France. Mais, une fois couronné roi, Charles VII est pris par l’esprit de compromis typique de nombreux politiciens et décide de traiter avec les Britanniques. Jeanne n’est pas du même avis et décide de continuer à se battre seule, sans le soutien de la Couronne.

Le 24 mai 1430, elle est piégée et capturée par les Bourguignons, qui sont du côté des Anglais et leur est vendue pour 10 000 tournois. Elle fut emprisonnée au Château de Rouen et y fut jugée pour hérésie, relapse, sorcellerie et idolâtrie. En réalité c’était un faux tribunal de l’Inquisition avec des juges simoniaques engagés par les Anglais qui la condamnait finalement pour son habillement jugé inapproprié pour une femme.

L’enseignement de Sainte Jeanne d’Arc

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De la vie de cette grande sainte, nous pouvons comprendre au moins trois choses :

  • l’amour de la patrie est une valeur chrétienne ;
  • le combat doit toujours être un « extrema ratio » (remède extrême) ;
  • il faut se battre pour la vérité et non pour le pouvoir.

L’amour du pays est une valeur chrétienne

Le christianisme affirme que tous les hommes sont égaux et frères, mais il ne considère pas juste de penser que le monde entier est une seule communauté dépourvue de toute identité culturelle. Ce n’est pas un hasard si le cosmopolitisme, c’est-à-dire la croyance en une vision que le monde entier est une seule nation, est une erreur typique des Lumières. Cette façon de voir est d’ailleurs antichrétienne, car le christianisme lui-même a naturellement rejetée cela.

De même que l’homme, par la Volonté de Dieu, naît ordinairement dans une famille, de même l’homme, tout aussi ordinairement, naît et grandit au sein d’une nation. De ce fait, comme l’homme doit beaucoup à sa famille, il doit aussi beaucoup à sa nation. Comme il doit aimer sa famille, il doit aussi aimer sa nation. L’amour du pays est donc une valeur chrétienne.

De là, nous comprenons que pour le chrétien, c’est un devoir de défendre la patrie, tout comme c’est un devoir de défendre sa famille et sa propre petite communauté. Défendre sa patrie, c’est aussi le pouvoir et le devoir dans certains cas de se battre pour elle. Lorsqu’une nation est injustement attaquée et qu’il n’y a pas d’autres moyens diplomatiques et non sanglants pour éviter l’agression, la nation attaquée a le devoir de se défendre même avec des armes.

Il y a donc une différence entre la recherche du respect de la paix et le pacifisme. La paix est une grande valeur, mais elle n’est pas au-dessus de tout, car plus haut se trouve la valeur de la justice. Alors quand la justice est foulée aux pieds et offensée et qu’il n’y a pas d’autre moyen non sanglant de résoudre le problème, on peut et on doit se battre. Le pacifisme entraîne souvent de l’injustice parce qu’on reste inactif. Il faut comprendre que le sacro-saint principe de légitime défense, tant qu’il est valable au niveau individuel, il l’est également au niveau social et international.

Le combat doit toujours être un « extrema ratio ».

Utiliser des armes ne peut jamais être amusant ou être une passion, mais cela doit toujours être un dernier recours. Ce n’est pas sans sens que dans le cas de Sainte Jeanne d’Arc, la Providence n’a pas choisi un chevalier de la cour de France habitué aux armes, pas même une femme de cour, mais une jeune fille qui n’aurait jamais songé à se mettre à la tête d’une armée.

Une fille d’origine villageoise, illettrée, qui exerçait plus jeune l’activité de bergère et de filage de laine. Cela nous fait un peu penser à celui qui dans l’Ancien Testament fut choisi par Dieu pour combattre le géant Goliath, le frêle berger David.

Combattez pour la vérité et non pour le pouvoir.

Tandis que Charles VII s’adapte aux convenances du moment en essayant de négocier, sainte Jeanne veut justement aller jusqu’au bout. C’est le raisonnement des saints, qui suivent la Vérité coûte que coûte, et non le monde ou encore les applaudissements de la foule. Sainte Jeanne d’Arc ne s’est pas battue pour le succès, ni pour cultiver on ne sait quelle ambition, mais seulement pour le service, pour le service de la Vérité et de son peuple. Et pour tout cela, elle a fait face aux épreuves les plus terribles y compris le martyre.

Sainte Jeanne d’Arc, célèbre patriote française, a d’abord été brûlée vive sur le bûcher et peu d’années plus tard, en 1456, réhabilitée par le Saint-Siège. Son rôle fut décisif dans le moral des Français pendant la guerre de Cent Ans et elle méritait certainement un meilleur sort que d’être livrée aux Britanniques par les Bourguignons. Cette femme a été rejetée par ses propres compatriotes et finalement exécutée sous la pression anglaise.

Environ vingt ans plus tard, sa mère et les deux frères ont fait appel au Saint-Siège pour faire rouvrir le dossier de cette dernière. Le pape Calixte III en 1456 réhabilite l’héroïne française, annulant le verdict inique de l’évêque français. Cela constituait une prémisse essentielle pour parvenir à sa glorification terrestre définitive : en 1910, saint Pie X béatifia Jeanne d’Arc et enfin en 1920, Benoît XV la proclama « Sainte ».

Son culte fut particulièrement encouragé en France en période de crise, surtout dans le domaine militaire, jusqu’à ce qu’elle soit proclamée patronne de la nation. Même en Angleterre, son image a été revalorisée et une statue d’elle a été placée dans la cathédrale de Winchester. Cette dernière se trouve devant la tombe du cardinal Beaufort, celui-là même qui a joué un rôle décisif dans le procès inéquitable contre Jeanne.

Il y en a qui ont voulu considérer cette jeune fille entreprenante qui a vécu à la fin du Moyen Âge comme une « première protestante », ou plus récemment une sorte de précurseur du féminisme. En réalité, Jeanne d’Arc n’était rien de plus qu’une simple fille de la campagne, qui a su remplir fidèlement la vocation reçue à travers les révélations attribuées à saint Michel archange, sainte Marguerite d’Antioche et sainte Catherine d’Alexandrie.

Bien que cela puisse sembler une histoire incroyable, la quantité de documents recueillis par le Saint-Siège est impressionnante. C’est grâce à cela qu’une justice a été rendue à titre posthume à la jeune victime innocente. Le plus regrettable est la présence d’ecclésiastiques parmi les coupables de cette erreur judiciaire qui au XVe siècle fut responsable de sa mort.

Il y a eu récemment, au cours des derniers siècles, une vaste production littéraire et cinématographique sur la vie de sainte Jeanne d’Arc. Ce n’est qu’en 1996, dans le grenier d’une ferme française, que ce qui semble avoir été l’armure de Jeanne a été retrouvé, avec des signes coïncidant avec les blessures que la sainte a subies au combat.

L’iconographie de Sainte Jeanne d’Arc

La plus ancienne représentation de Jeanne d’Arc, de Clément de Fauquembergue, est présente dans un registre de la ville d’Orléans. Elle consiste en un dessin à l’encre réalisé le 10 mai 1429. Il représente la jeune femme qui chassait les Anglais de la ville et de la campagne environnante. Giovanna est représentée comme une fille avec des cheveux ondulés flottant sur ses épaules et une élégante robe féminine, la jeune femme brandit un sabre massif et la bannière sacrée de son armée.

Sainte Jeanne a toujours été un sujet très apprécié dans l’histoire de l’art, dans les œuvres les plus célèbres. Elle y est représentée comme une jeune femme aux cheveux jusqu’aux épaules, avec une armure et l’oriflamme, l’étendard du roi de France chevauchant un cheval majestueux. Un exemple classique peut être trouvé dans l’œuvre de Jean Jacques Scherrer « L’entrée de Jeanne d’Arc à Orléans ».

Outre sa représentation classique, sainte Jeanne est souvent représentée lors des moments les plus importants de sa vie. Dans l’œuvre de Michael Eugène Thirion, peintre parisien du XIXe siècle, « Jeanne et l’Archange » datant de 1876, on note le moment où son avenir de leader se révèle à la jeune femme. Jeanne est au centre de la toile avec des yeux terrifiés fixant l’observateur révélant son état d’esprit ébranlé par l’apparition.

Au-dessus de cette dernière, l’archange vêtu d’une robe bleue lui chuchote quelque chose à l’oreille. Jeanne n’est pas une fille trop attirante, pieds nus et habillée en paysanne, mais l’ange et l’individu armé représentés au-dessus de sa tête lui annoncent un avenir glorieux. L’œuvre est inspirée d’un tableau de Léon François Bénouville.

Dans la toile d’Isidore Patrois, autre peintre parisien du XIXe siècle, Jeanne est assise sur un banc et vêtue du haut d’une armure et d’une jupe, avec une couverture marron rugueuse elle essaie de se protéger de deux individus louches qui tendent leurs mains vers elle sous le sombre caveau d’une prison. Les deux hommes rient, mais Jeanne soutient résolument leur regard.

Une autre scène très rare concerne l’interrogatoire de Jeanne par un sujet menaçant en pourpre.  Jeanne est interrogée par le Cardinal de Winchester et cela est représenté par Paul Delaroche, également artiste parisien de 1824. L’image du religieux assis s’impose au centre de la toile, tandis que Jeanne est représentée dans un coin menotté dans des conditions de santé précaires. Derrière le religieux, un homme barbu s’occupe des minutes.

Le tableau représentant Jeanne d’Arc peu avant l’allumage du feu est extrêmement tragique. Cette représentation assez répandue voit Jeanne étroitement attachée au poteau avec une chaîne et vêtue d’habits populaires aux yeux douloureux. C’est l’œuvre d’Hermann Stilke, artiste allemand du XIXe siècle, « La mort de Jeanne d’Arc sur le bûcher ».

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Rédacteur depuis quelques années, je réponds sur Encyclopedie-Quantum à toutes vos questions sur la bible, l'évangile et la religion au sens large du terme.