Que représente la fête de l’Assomption dans l’Église catholique ?

que représente la fête de l’assomption dans l’église catholique ?

Pour être la mère de Jésus, le Fils unique de Dieu, et pour avoir été préservée de la tache du péché, Marie, comme son fils de nature divine, a été ressuscitée par Dieu et gratifiée de la vie éternelle. Elle fut la première après le Christ, à faire l’expérience de la résurrection. Elle est ainsi une anticipation de la résurrection de la chair qui, pour tous les autres hommes, aura lieu après le jugement dernier.

C’est le pape Pie XII qui a proclamé l’Assomption de Marie, comme dogme de la foi le 1er novembre 1950. Le 15 août, l’Église de Rome ou l’Église catholique célèbre alors l’Assomption de la Vierge Marie. Les Églises orthodoxes célèbrent quant à elles la fête de la Dormition de la Vierge le même jour. Mais qu’est-ce que l’Assomption pour la foi catholique et quelle est sa particularité parmi les fêtes chrétiennes ?

L’histoire derrière l’Assomption de la vierge Marie

L’Assomption de Marie est une fête ancienne qui remonte au VIIe siècle ; elle n’est pas à confondre avec l’Ascension de Jésus. C’est un évènement qui est destiné à mettre en avant le traitement singulier réservé par Jésus à sa mère une fois qu’elle eut terminé sa vie terrestre. Marie, prétendaient les chrétiens de Grèce et d’Arménie, s’était endormie un soir pour toujours et le lendemain son corps n’était plus retrouvé. De ce fait leur fête célébrant la mère du Christ s’appelle encore aujourd’hui la Dormition.

De toute évidence, le Seigneur Jésus était venu pour l’amener et empêcher sa chair de se corrompre. Cela est possible, très probable selon certains pères fondateurs de l’Église, mais ne possède aucune trace dans les écritures bibliques. Et de fait, dans les Églises orientales, la question est laissée à la réflexion de chacun, car personne n’y était ! On se plaît à penser qu’elle a été emmenée au ciel sans passer par la mort, mais on ne peut pas en dire beaucoup plus.

Hors de l’Empire byzantin, plusieurs Églises occidentales, dont celle de Rome, au temps du pape Serge 1er (un Palermitain d’une famille originaire de Syrie), se sont immédiatement alignées sur cette position somme toute raisonnable. Mais, ils ont préféré parler de l’Assomption, terme qui permettait de laisser au second plan la question de savoir comment Marie était arrivée au ciel, si elle était endormie ou sans vie.

Ainsi, on peut noter que la principale différence entre la Dormition et l’Assomption réside dans l’interprétation des conditions entourant l’enlèvement de Marie au ciel. En effet, il est question de confirmer ou d’infirmer si cette dernière implique la mort ou non de la mère de Jésus.

La proclamation du dogme de l’Assomption de Marie

Dans les années qui suivirent immédiatement le carnage de la Seconde Guerre mondiale, le pape Pie XII se trouva inondé de demandes d’une solution définitive à l’affaire. La question était relativement simple : la Madone était-elle morte ou pas morte ? Et dans les deux cas, avait-elle été emmenée au ciel dans son corps, ou que pouvait-on croire d’autre qui lui était arrivé ? Le pape prit ces interrogations très au sérieux, puis le 1er mai 1946, il écrit une lettre à tous les évêques du monde pour avoir leur avis. C’était un plébiscite en faveur de l’enlèvement de la vierge Marie pour être emmenée au paradis.

Cependant, les évêques eux-mêmes maintenaient leur prudence séculaire quant aux modalités de la mort. Pour cette raison, puisqu’aucune nouveauté significative n’est apparue entre-temps, la formule utilisée par le pape Pie XII dans la proclamation du dogme est nette et équilibrée. Il déclare que : « … nous définissons comme un dogme révélé par Dieu que : la mère immaculée de Dieu, Marie toujours vierge, a achevé le cours de sa vie terrestre, elle a été élevée corps et âme dans la gloire céleste. Le cours de sa vie terrestre s’est terminé, elle peut être morte ou non. Nous ne le savons pas. Nous savons qu’elle a été enlevée au ciel avec son propre corps ». Suivant cette position (Constitution apostolique Munificentissimus Deus du 1er novembre 1950), les catholiques contrairement aux autres chrétiens sont tenus d’y croire.

Pourquoi le choix du 15 août pour célébrer cette fête

Le choix de la date du 15 août pour la solennité de l’Assomption a une origine assez complexe. Cela semble dépendre d’après le bibliste et mariologue Père Alberto Valentini du fait qu’à Jérusalem, le 15 août à partir du Ve siècle, on célébrait le jour de Marie, la mère de Dieu à travers une simple fête mariale. Vers le début du VIe siècle, sous l’influence des apocryphes qui tentaient de raconter les derniers jours de la vie de Marie sur terre, la fête du 15 août changea de nom et de sens, et fut désignée sous des noms différents : Assomption, Transit et surtout Dormition, une dénomination qui s’imposera en Orient à partir du VIIIe siècle.

Qu’est-ce qu’un dogme et quels sont les différents dogmes mariaux ?

Le dogme est une vérité de foi enseignée par l’Église telle que révélée par Dieu. Il y a quatre dogmes mariaux dans l’Église catholique. Outre celui de l’Assomption de la vierge Marie (1950) nous avons :

  • Celui proclamé par le Concile d’Éphèse (431) qui atteste que Dieu est formé de trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Par l’opération du Saint-Esprit, le Fils s’est incarné dans le sein de Marie en la personne de Jésus qui est à la fois Dieu et homme. Marie est alors la mère de Dieu, puisqu’elle a enfanté la Seconde Personne de la Trinité, qui a été engendrée (non pas créée) par le Père et s’est faite homme pour notre bien.
  • Puis celui de la Virginité perpétuelle de Marie du deuxième Concile de Constantinople (553) qui affirme que Marie est demeurée vierge avant, pendant et après la conception de Jésus. Elle est restée ainsi vierge avant, pendant et après la naissance du fils de Dieu.
  • Le dogme de l’Immaculée Conception qui a été proclamé le 8 décembre 1854 par Pie IX avec la Constitution apostolique « Ineffabilis Deus ». Il explique que : « la très bienheureuse Vierge Marie au premier instant de sa conception, par une grâce et un privilège singulier de Dieu tout-puissant, en prévision des mérites de Jésus-Christ, le Sauveur du genre humain, ait été préservée intacte de toute souillure du péché originel ».

Que célébrons-nous en la solennité de l’Assomption ?

fête assomption 2

La Vierge immaculée qui, préservée de tout péché originel, à la fin de sa vie, a été assumée, c’est-à-dire reçue, corps et âme dans la gloire céleste et exaltée par le Seigneur comme reine de l’univers. Cela, afin qu’elle puisse plus pleinement s’harmoniser à son fils le Seigneur, lui qui est le dirigeant et le vainqueur du péché et de la mort.

L’Assomption de la Vierge dit le missel romain, représente les prémices de l’Église céleste et est un signe de consolation et d’espérance certaine pour l’Église pèlerine. C’est une anticipation certaine de la résurrection de la chair qui, pour tous les autres hommes, n’aura lieu qu’à la fin des temps, avec le jugement universel.

Quelles sont les sources officielles écrites relatant l’histoire orale des derniers jours de Marie sur la terre ?

Le premier écrit digne de foi relatant l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, telle que la tradition s’était jusqu’alors transmise oralement, porte la signature de l’évêque Saint-Grégoire de Tours, historien gallo-romain et hagiographe. Il décrit dans ses notes la scène : « Enfin, lorsque la Sainte Vierge, ayant achevé le cours de son existence terrestre, allait être appelée de ce monde, tous les apôtres, venant de leurs différentes régions, se réunirent dans sa maison.

Quand ils apprirent qu’elle était sur le point de quitter le monde, ils restèrent avec elle. Mais voici que le Seigneur Jésus vint avec ses anges et, prenant son âme, la remit à l’archange Michel et s’en alla. À l’aube, les apôtres ont élevé son corps sur un lit, l’ont placé sur un tombeau et l’ont gardé, en attendant la venue du Seigneur. Et voici, pour la seconde fois que le Seigneur se présenta à eux, ordonna que le corps sacré soit pris et transporté au paradis ». Plusieurs autres écrits sont apparus au fil des siècles présentant des variantes dans les récits.

Quelle est l’interprétation théologique de l’Assomption ?

Le docteur de l’Église Saint Jean Damascène écrivait : « Il convenait que celle qui avait conservé intacte sa virginité lors de l’accouchement préserve son corps de la corruption après la mort. Il convenait que celle qui avait porté le Créateur et accepté cet enfant divin dans son sein doive habiter la demeure divine. Il convenait que l’Épouse de Dieu entre dans la demeure céleste.

Il convenait que celle qui avait vu son fils sur la croix et recevant dans son corps la douleur épargnée par l’accouchement, le contemple assis à la droite du Père. Il convenait que la mère de Dieu possédât ce qui lui revenait à cause de son fils et qu’elle fût honorée par toutes les créatures comme mère et esclave de Dieu. La mère de Dieu, qui avait été épargnée de la corruption du péché originel, était épargnée de la corruption de son corps immaculé. Celle qui avait accueilli le Verbe devait entrer dans le royaume des Cieux avec son corps glorieux. »

Que disaient les pères de l’Église catholique sur la question ?

Saint-Germain de Constantinople, considéré comme un militant farouche de la mariologie patristique est également partisan de l’Assomption et pour trois raisons principales. Il place ses paroles sur les lèvres de Jésus en déclarant : « Viens volontiers à celui qui a été engendré toi. Avec le devoir d’un fils, je veux te remonter le moral, je veux rembourser le logement dans le ventre maternel, l’argent pour l’allaitement, la compensation pour l’éducation. Je veux donner de la certitude à ton cœur. Ô Mère, toi qui m’as eu pour fils unique, choisis plutôt de vivre avec moi ».

Une deuxième raison est donnée pour la pureté totale et l’intégrité de Marie. La troisième raison est en lien avec le rôle d’intercession et de médiation que la Vierge est appelée à jouer auprès du Fils en faveur des hommes.

On lit encore dans son écriture de l’Homélie sur la Dormition, un fait certain dans l’Église d’Orient des premiers siècles. Il s’inspire tour à tour de l’archevêque San Giovanni de Thessalonique et d’un texte de ce dernier, qui décrit en détail les origines de la fête de l’Assomption. Il y écrit : « Étant humain (ton corps), il s’est transformé pour s’adapter à la vie suprême de l’immortalité, cependant il est resté intact et le plus glorieux, doué d’une vitalité parfaite et non sujet au sommeil (de la mort). Cela précisément parce qu’il n’était pas possible qu’il ait été possédé par un sépulcre, compagnon de la mort, ce vase qui contenait Dieu et ce temple vivant de la divinité la plus sainte du seul engendré ».

Puis il poursuit : « Toi, selon ce qui a été écrit, tu es belle et ton corps virginal est tout entier saint, tout chaste, tout entier demeure de Dieu. Il est donc aussi étranger à se dissoudre en poussière. En effet, comme un fils cherche et désire sa mère, et que la mère aime vivre avec son fils, il était juste que toi aussi, qui possédait un cœur rempli d’amour maternel envers ton Fils et Dieu revienne vers lui. Il était aussi tout à fait opportun qu’à son tour, Dieu, qui avait pour vous ce sentiment d’amour qu’on éprouve pour une mère, vous fasse partager sa communauté de vie avec lui ».

Pourquoi le jour de l’assomption est aussi appelé FERRAGOSTO ?

Autrefois, les Feriae Augusti étaient célébrées aussi à la mi-août en l’honneur des victoires du premier empereur de Rome, Auguste (16 janvier 27 av. J. -C au 19 août 14 apr. J. -C.). Mais, après que les Wisigoths et les Vandales aient réduit la ville en un tas de décombres, cela était devenu un anniversaire désormais vide de sens. Les siècles sont ainsi passés jusqu’à ce qu’au Ve siècle, l’Assomption fût introduite progressivement à la même date en Europe au cours de la christianisation de cette dernière.

Le terme Ferragosto dérive de l’expression latine Feriae Augusti (reste d’Auguste) indiquant une fête établie par l’empereur Auguste. Cette dernière s’ajoutait aux festivités existantes et très anciennes tombant dans le même mois, comme la Vinalia rustica ou la Consualia, pour célébrer les récoltes et la fin des principaux travaux agricoles.

L’ancien Ferragosto, en plus des objectifs évidents d’autopromotion politique, avait pour but d’annoncer les principales vacances d’août et fournir une période de repos adéquate, également appelée Augustali. Ce temps de pause pour tous était nécessaire après les grands efforts déployés au cours des semaines précédentes.

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Rédacteur depuis quelques années, je réponds sur Encyclopedie-Quantum à toutes vos questions sur la bible, l'évangile et la religion au sens large du terme.