Qu’est-ce que la fête de Toussaint chez les chrétiens ?

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La fête de la Toussaint, célébrée le 1er novembre, s’est répandue dans toute l’Europe Latine aux VIIIe-IXe siècles de notre ère. Elle a ensuite commencé à être célébrée également à Rome, à partir du IXe siècle. Cette fête unique est pour tous les saints, c’est-à-dire pour l’Église glorieuse, intimement unie à cette dernière, toujours pèlerine sur la terre. La Toussaint est une fête d’espérance, l’assemblée festive de ces frères et sœurs partis de ce monde représente la partie élue et sûrement couronnée de succès du peuple de Dieu.

C’est une fête d’obligation, donc les fidèles ont le devoir de participer à la messe dans le plein respect du troisième commandement. Les origines et la signification de la fête de tous les saints sont très anciennes et se confondent avec la culture des populations celtes. Découvrons ensemble ce que c’est que la fête de Toussaint ainsi que sa symbolique dans la communauté chrétienne.

Les origines de la fête de la Toussaint

La Toussaint est un évènement très important pour la religion chrétienne, car elle célèbre la gloire et l’honneur de tous les saints, même ceux qui ne sont pas canonisés. Elle nous rappelle notre but et notre véritable vocation. Il s’agit de la sainteté, à laquelle nous sommes tous appelés non pas par des œuvres extraordinaires, mais par l’accomplissement fidèle de la grâce du baptême. Dans le calendrier liturgique, le terme Solennité de la Toussaint est utilisé pour désigner la fête qui tombe à l’occasion du 1er novembre et est suivie de la commémoration des morts le 2 novembre.

Les premières commémorations des saints remontent au IVe siècle, à Antioche, et se réfèrent au dimanche suivant la Pentecôte. Il existe de nombreux témoignages qui racontent la fête de la Toussaint, de Jean Chrysostome dans la 74e homélie jusqu’aux églises orientales d’aujourd’hui. Mais pourquoi, même si à l’origine la fête de la Toussaint tombait en mai, aujourd’hui cette dernière se célèbre-t-elle le 1er novembre ?

La réponse doit être cherchée un peu loin avec le Pape Grégoire III qui décida de prendre comme date de référence celle de la consécration de la chapelle de Saint-Pierre aux reliques des Saints Apôtres et de tous les saints, martyrs et confesseurs. Lorsque le temps de Charlemagne arriva, la fête était déjà assez répandue dans sa célébration au mois de novembre. C’est le pape Grégoire IV, avec le consentement de tous les évêques, qui demanda le passage en fête d’obligation au roi Franco Louis le Pieux en 835.

D’après une analyse plus approfondie, on remarque que le choix de la date du 1er novembre pour célébrer la fête de la Toussaint avait pour but de faire coïncider l’évènement avec l’ancienne fête celtique désormais liée à la romaine, après la conquête de la Gaule. Les raisons profondes de ce choix doivent très probablement être trouvées dans une tentative de christianiser le festival païen du Nouvel An du peuple celtique, qui tombait précisément au début de novembre.

La signification de cette fête, à l’origine purement agricole et païenne, fut ainsi rejointe par celle qui est spirituelle et religieuse de la Toussaint. Avec l’avènement du pape Boniface IV sur le trône papal, une tentative a été faite pour transformer la fête de païenne en chrétienne, lui donnant ainsi une connotation religieuse.

Le sens de la fête de tous les saints

La célébration possède de nombreuses références qui rappellent la culture celtique qui, traditionnellement, divisait l’année en deux périodes. Il y avait celle de la naissance et de la luxuriance de la nature et celle où la nature elle-même entre en hibernation. Les premiers jours débutant les deux périodes avaient toujours été célébrés en signe de chance et d’espoir pour le futur.

Le premier jour de fête de la période de la renaissance tombait au mois de mai tandis que celui de la période de la mort et de la paix tombait au milieu de l’automne. Respectivement, la culture celtique faisait référence aux deux festivités avec les noms de Beltane et de Samhain.

Dans la même période historique, les Romains ont également célébré un anniversaire très similaire à celui des Celtes, tant par le sens que par la date, le Pomona. Pendant les festivités, la fin de la période agricole productive était saluée et des remerciements étaient rendus à la terre pour les dons reçus. Lorsque les Romains ont conquis la Gaule, ces deux fêtes païennes se sont réunies et étaient célébrées entre la fin octobre et les premiers jours de novembre. Par la suite, ces jours se sont enchaînés dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.

La spécificité de la date de la fête de la Toussaint

La nuit du 31 octobre au 1er novembre a toujours été considérée comme une nuit quelque peu magique. Elle s’appelait à l’origine Nos Galan Gaeaf ou nuit des Calendes en hiver, et représentait le moment du plus grand contact entre les vivants et les morts. Les fêtes qui tombaient durant cette période étaient pour la plupart liées au monde agricole et païen.

Mais avec l’affirmation du christianisme, une signification spirituelle et religieuse s’est ajoutée à ces cultures. En cette période, nous pouvons voir le calme de la nature commémorant d’un côté, le monde de l’au-delà et de l’autre celui des morts. Comme nous l’avons dit plus tôt, c’est le pape Boniface IV qui a insufflé à cette fête un souffle nouveau et religieux.

Pour éviter le mécontentement des populations encore fortement ancrées aux anciennes traditions païennes, il fut décidé de combiner les deux fêtes. Aujourd’hui encore, la fête chrétienne de la Toussaint tombe le 1er novembre, c’est-à-dire le lendemain des calendes d’hiver, tandis que le 2 novembre est le jour dédié à la commémoration des morts.

Curiosité sur la fête de la Toussaint

fête de toussaint 2

L’histoire de cette ancienne fête encore célébrée aujourd’hui dans tous les coins du monde est pleine de curiosités et de vicissitudes. Découvrons ensemble quelques-unes des célébrations les plus étranges et les plus intéressantes de cet évènement important de la tradition chrétienne. Notre voyage à la découverte des curiosités de la fête de la Toussaint commence au Mexique.

Dans ce pays, la fête de tous les saints n’est certainement pas synonyme de tristesse. Surtout dans la région de Veracruz, la Toussaint est dédiée au souvenir joyeux de nos chers disparus. La croyance veut que les morts reviennent parmi les vivants pour s’entourer de la chaleur de parents et d’amis. À l’occasion de cette fête, une seule règle : se retrouver dans une ambiance heureuse et joyeuse pour accueillir au mieux ses proches décédés.

Aux Philippines, la Toussaint est célébrée chaque année par des millions de personnes et de fidèles. Dans cette contrée du monde, la fête est aussi vécue avec un enjouement et une légèreté extrême. La journée est une occasion, profondément ressentie par les Philippins.  Lorsque ces derniers vivent dans d’autres parties du monde, ils font tout leur possible pour retourner dans leurs villages natals afin de passer la soirée du 31 octobre et les deux premiers jours de novembre à profiter de la chaleur de leurs familles.

Le vieux continent ne pouvait certainement pas manquer à ce voyage de la découverte des célébrations. Ainsi, dans toute l’Europe, surtout dans le sud de l’Espagne à Cadix, la Toussaint est également perçue comme un jour heureux.

À Cadix, le 1er novembre est devenu une fête de la gastronomie locale et importée. Ainsi, dans les derniers jours d’octobre et les premiers jours de novembre, grand nombre d’évènements sont programmés. Dans un tour d’horizon d’évènements qui se déroulent pendant plus ou moins une semaine, la ville andalouse devient la destination la plus recherchée de la péninsule ibérique.

La Pologne est aussi une destination de découverte en cette période, car la Toussaint y est profondément ancrée dans la tradition populaire. Dans ce pays, la fête se fait particulièrement sentir, à tel point que les cimetières sont presque pris d’assaut par les visiteurs.

En Italie, la fête de tous les saints est profondément ressentie. L’esprit n’est certes pas aussi joyeux et heureux que celui des pays du monde dont nous venons de vous parler, mais la tradition de passer la journée à visiter les proches décédés se répète ponctuellement chaque année dans ce pays aussi.

Le sens de la Toussaint dans la tradition chrétienne

Célébrer tous les saints, c’est regarder ceux qui possèdent déjà l’héritage de la gloire éternelle. Ceux qui ont voulu vivre de leur grâce d’enfants adoptifs et qui ont laissé la miséricorde du Père animer chaque instant de leur vie, chaque fibre de leur cœur. Les saints contemplent le visage de Dieu et jouissent pleinement de cette vision.

Ceux sont les frères aînés que l’Église nous propose comme modèles, car pécheurs comme chacun de nous, ils ont tous accepté de laisser Jésus les rencontrer à travers leurs désirs, leurs faiblesses, leurs souffrances, voire leurs tristesses. Cette béatitude que leur donne le partage en ce moment même de la vie de la Sainte Trinité est un fruit de surabondance que le sang du Christ leur a acquis.

Malgré les nuits, à travers les purifications constantes que l’amour exige pour être le véritable amour, et parfois au-delà de toute espérance humaine, chacun a voulu se laisser brûler par l’amour de Dieu et disparaître pour que Jésus soit peu à peu tout en soi. C’est Marie, la Reine de tous les saints, qui les a ramenées inlassablement sur ce chemin de la pauvreté. C’est aussi à sa suite qu’ils ont appris à tout recevoir comme un don de son fils, c’est avec elle qu’ils vivent actuellement, cachés dans le secret du Père.

La martyrologie romaine

Par la solennité de tous les saints unis au Christ en gloire dans une seule liesse festive, l’Église encore pèlerine sur la terre vénère la mémoire de ceux en la compagnie desquels le ciel se réjouit. Cela pour être excités par leur exemple, réjouis par leur protection et couronnés par leur victoire devant la majesté divine pour toujours et à jamais.

La communion des saints

Notre participation à la rédemption du Christ, écrivait Don Divo Barsotti, implique une participation de l’homme à la vie divine, d’une grâce cependant qui n’est pas un bien exclusif et ne le devient jamais, mais plus on y participe plus elle aussi devient commune. C’est précisément pour cette raison, que la communion des choses saintes devient naturellement et nécessairement la communion des saints.

Si la grâce de Dieu ne se communique à l’homme qu’en ouvrant l’homme à une communion universelle, il s’ensuit précisément que plus l’homme participe à ces dons divins, plus il communique aussi avec les autres hommes. Il éprouve une communion d’amour avec tous ceux qui y participent dans les mêmes intentions.

Par l’amour de Dieu, l’homme ne s’ouvre pas seulement à Dieu, il n’entre pas en communion seulement avec la divinité. Mais, il acquiert sa propre transparence afin que son âme puisse communiquer avec toutes les autres âmes et qu’il puisse vivre une relation d’amour aussi avec tous ses frères. Le péché nous a divisés, dressé les uns contre les autres et séparé, rendu opaque, impénétrable à l’amour.

La grâce nous donne au contraire cette nouvelle transparence, elle nous donne cette nouvelle possibilité de communion d’amour. Et c’est précisément l’effet de la grâce divine, que nous vivons la vie de chacun et que chacun vive sa propre vie, car il n’y a plus rien à soi qui ne soit plus, là aussi, à tout le monde.

Plus nous sommes riches et plus nous partageons nos biens avec les autres, plus nous vivons du bien des autres. Un saint est d’autant plus saint qu’il est dépourvu de toutes défenses dans son amour, moins il est enfermé dans ses richesses.

Le catéchisme de l’église catholique sur la communion des saints

La communion des saints est précisément l’Église. Le terme « communion des saints » a donc deux sens étroitement liés :

  • la communion dans les choses saintes (sancta) ;
  • et la communion entre les personnes saintes (sancti).

Sancta sanctis, choses saintes aux saints est proclamée par le célébrant dans la plupart des liturgies orientales. Cela se produit au moment de l’élévation des saints dons et avant la distribution de la communion. Les fidèles (sancti) se nourrissent du corps et du sang du Christ (sancta) pour grandir dans la communion de l’Esprit saint et la communiquer au monde.

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Rédacteur depuis quelques années, je réponds sur Encyclopedie-Quantum à toutes vos questions sur la bible, l'évangile et la religion au sens large du terme.