Qu’est-ce que la fête de l’Épiphanie ?

qu’est ce que la fête de l’épiphanie ?

Le jour de l’Épiphanie marque officiellement la fin des vacances de Noël. Il met en lumière une fête chrétienne qui se célèbre 12 jours après Noël, fermant ainsi la période de la nativité du christ. Ainsi, dans toutes les Églises occidentales l’Épiphanie est fêtée par les fidèles le 6 janvier.

Mais en ce qui concerne les Églises orientales, qui suivent le calendrier julien avec Noël qui tombe le 7 janvier, l’Épiphanie tombe le 19 du même mois. Le sens de cette célébration clé dans la religion catholique est celui de la manifestation de Jésus comme Dieu, avec l’adoration des Mages. Qu’est-ce que l’Épiphanie et quelles sont ses origines ?

Les origines et la signification de l’Épiphanie

L’origine de cette fête est très ancienne, elle semble remonter au IIe siècle de notre ère. Initialement, elle rappelait le baptême de Jésus et était apparemment célébrée par la secte gnostique basidienne. Ceux-ci croyaient que l’incarnation du Christ s’était produite lors de son baptême et non à sa naissance. Plus tard, une fois les éléments gnostiques éliminés, l’institution de la fête de l’Épiphanie fut adoptée par l’Église chrétienne orientale. Vers le IVe siècle, l’Épiphanie se répandit en Occident et fut également adoptée par l’Église de Rome au Ve siècle.

L’Épiphanie encore appelée Théophanie par les orthodoxes est célébrée dans le monde avec de nombreuses coutumes et traditions populaires. Elles sont moins marquées que celles de la Noël, mais restent tout aussi fascinantes. Le terme « épiphanie » vient du grec « epiphàneia » et signifie « apparition », « venue ». Les Grecs anciens l’utilisaient déjà pour désigner la manifestation de la divinité à travers les douze dieux de l’Olympe encore désignés par le thème Épiphanes.  

Cela se faisait déjà avec la célébration de rites similaires à l’Épiphanie et qui remontait à des traditions préchrétiennes, dans la période des 12 jours suivant la naissance du dieu Soleil ou la manifestation de la lumière. Ce jour est une date liée au début du solstice d’hiver, située entre le 22 et le 25 décembre de notre calendrier actuel. Il était également célébré dans cette période la fête romaine des Saturnales, qui duraient sept jours au cours desquels la logique sociale et la hiérarchie pouvaient être critiquées à travers des mises en scène théâtrale.

Le premier à faire mention d’une telle fête dans le christianisme est le père de l’Église Titus Flavius ​​​​Clément d’Alexandrie. Il relatait les nombreuses célébrations que faisaient les communautés chrétiennes d’Alexandrie en Égypte en mémoire du baptême de Jésus-Christ. C’était donc l’Épiphanie comme la manifestation du Seigneur dans notre monde.

Plus tard, vers le IVe siècle, l’Église réussit à purger la fête de ces croyances gnostiques et à l’inclure dans les célébrations religieuses chrétiennes de l’Occident. Le jour de l’Épiphanie est donc encore célébré aujourd’hui, car il est lié aux rites chrétiens et aux traditions religieuses, qui voient la manifestation du Fils de Dieu à tous les peuples. L’adoration de Jésus par les mages du nom de Melchior, Balthazar et Gaspard, venus de pays lointains représente en fait la manifestation de l’Enfant Jésus comme Dieu tous les peuples et pas seulement celui des Juifs. La tradition chrétienne populaire voudrait qu’ils viennent chacun d’un continent différent et donc de toute l’humanité.

La fête de l’Épiphanie dans le christianisme

Initialement, l’Épiphanie était associée aux trois signes révélateurs de Jésus-Christ, à savoir :

  • l’adoration des mages ;
  • le baptême de Jésus adulte dans le Jourdain ;
  • et le premier miracle de Jésus qui eut lieu aux noces de Cana.

Et selon certains documents, les premiers chrétiens de Jérusalem célébraient la nativité de Jésus le 6 janvier. Cette date était choisie par le théologien Épiphane de Salamine afin d’écarter l’anniversaire de la naissance du christ d’une date concurrente proposée par les gnostiques des Alogo.

C’est Jean Chrysostome, en 386 apr. J.-C., qui établit une fois pour toutes la célébration de la fête de Noël le 25 décembre. Mais il faut noter qu’aujourd’hui encore, les orthodoxes de l’Église orientale de rite byzantin, célèbrent la Noël dans la nuit du 6 au 7 janvier, car suivant le calendrier julien. L’Épiphanie est donc célébrée le 19 janvier par cette communauté sous le nom de « Théophanie », en souvenir du baptême de Jésus.

L’Épiphanie dans la liturgie catholique

L’Église de rite romain, au sein de laquelle est née la confession catholique, a établi que l’Épiphanie devait tomber le 6 janvier du calendrier grégorien. Ce jour-là, seule la manifestation du Seigneur devait être célébrée à travers le signe révélateur de l’adoration des mages à Bethléem, tandis que le baptême de Jésus devait être rappelé le dimanche suivant.

Ainsi, aujourd’hui encore, dans la tradition catholique, le 6 janvier représente le jour où les mages arrivent à la grotte de Bethléem où l’Enfant Jésus est né. En Italie, c’est l’un des jours fériés civils, même si à partir de 1978 il a été annulé, avec d’autres jours fériés, des jours rouges du calendrier. Mais déjà en 1985, il était de retour pour être réhabilité par un décret du président de la République.

Qui sont les rois Mages venus à Bethléem ?

Selon l’évangile de Matthieu, les rois Mages étaient de sages astrologues qui à la suite de l’étoile vue dans le ciel venaient de l’Orient à Jérusalem pour adorer l’Enfant Jésus, le « Roi des Juifs » qui venait de naitre. Il n’y a pas de sources chrétiennes les qualifiant de rois sages, mais traditionnellement, ils ont commencé à s’appeler ainsi au fil des siècles. Les dons apportés par les mages à Jésus dans l’épisode relaté dans l’évangile de Matthieu ne sont pas accidentels :

  • l’or est un cadeau digne d’un roi et sert à symboliser la royauté de Jésus.
  • L’encens est une résine aromatique qui libère un parfum lorsqu’il est brûlé et est utilisé dans les églises encore aujourd’hui dans les fonctions religieuses. Lorsqu’il est brûlé, l’encens dégage une fumée parfumée qui, de la terre, peut se répandre dans l’air jusqu’à atteindre Dieu. Il est précisément destiné à vénérer Dieu, il symbolise en tant que don la divinité de Jésus.
  • La myrrhe quant à elle est peut-être le cadeau le plus mystérieux pour notre compréhension aujourd’hui, mais cela n’était pas le cas au temps de Jésus. C’est une résine qui était utilisée sur les morts pour les parfumer et embaumer les cadavres. Ce don symbolise l’humanité de Jésus et sa mortalité par la même occasion.

Ainsi les trois noms de Melchior, Gaspard et Balthazar leur furent également attribués. Dans toutes les crèches, le jour de l’Épiphanie est marqué par la présence des trois statuettes des mages. Ils sont représentés tenant leurs cadeaux et sont déplacés devant la représentation de la nativité.

Quelques traditions européennes liées à la fête de l’Épiphanie

qu’est ce que la fête de l’épiphanie 2?

La célébration de l’Épiphanie en traversant les siècles s’est vue beaucoup influencée par diverses traditions à travers l’Europe. Ainsi en France, elle est marquée par la dégustation de la galette des rois, en Italie ce sera la très chère sorcière Befana qui distribue des bonbons ou du charbon et en Allemagne, les enfants bénissent les maisons.

La dégustation de la galette des Rois en France

Cette tradition remonterait au XIVe siècle où l’on retrouve la première trace de cette galette. Elle était fabriquée à base de pâte feuilletée sans fourrage et dans laquelle on dissimulait une véritable fève légumineuse afin de désigner un roi. Mais au fil des siècles, cette fève laissa sa place à d’autres objets plus attractifs tels que la pièce de monnaie ou encore de petits objets en porcelaines. Il faut noter que l’on doit la tradition de la galette des Rois à Robert II de Fouilloy, évêque d’Amiens.

Autrefois au XIXe siècle, la tradition consistait à désigner la personne la plus âgée et la plus prestigieuse des invités au repas de fête afin qu’elle organise la répartition des parts. Aujourd’hui, cela a évolué et la tâche de distribution des parts de la galette revient à la personne la moins âgée parmi les convives. Ainsi, après le partage et la dégustation de la pâtisserie, le roi ou la reine de la fête sera reconnu grâce à la fève retrouvée dans sa part.

Le concept de tirer un roi au cours des célébrations de l’Épiphanie, remonte aux traditions païennes de la fête des Saturnales à Rome. Il était élu un roi à l’aide d’osselets ou de dés, entre le maître et les esclaves.

L’Épiphanie et la Befana en Italie

L’image de la Befana est plutôt venue plus tard et n’a aucun lien avec les rites ou la religion chrétienne. De nombreuses légendes tournent autour de cette figure, mais la plus intéressante et la plus évocatrice d’entre elles est sans aucun doute celle qui voit en cette vieille femme la personnification de mère Nature.

Selon certaines légendes, la Befana n’est autre que mère Nature, flétrie et vieillie, car à cette période de l’année le froid la rend peu attrayante. Les cadeaux qu’elle apporterait dans ce cas seraient pouvant rappeler qu’elle reviendra, dans quelques mois, plus belle et luxuriante que jamais.

Une autre légende très intéressante est celle qui lie le sacré et le profane, réunissant les figures des mages et celle de la Befana. Selon cette fable populaire, la Befana n’était qu’une vieille femme, qui vivait sur le chemin que les mages empruntaient pour se rendre à la crèche du Christ. La femme, étant trop occupée à nettoyer, elle décida de rencontrer les mages à leur retour.

Cependant, à leur retour, les trois hommes prirent une route différente de celle près de la maison de la vieille dame et la Befana se retrouva chaque 6 janvier attendant toujours de les voir passer. Dans une autre version, la femme les aurait mis à la porte, car elle était trop occupée, mais ensuite, se sentant coupable, elle serait allée dans la rue pour donner des bonbons à tout le quartier.

Il y a beaucoup d’histoires sur cette vieille femme : pour certains, la Befana est l’épouse du père Noël et vit avec lui au pôle Nord toute l’année. Pour d’autres, elle vit entre les toits de la Piazza Navona à Rome et c’est pourquoi chaque année on la trouve sur la place parmi les étals. Évidemment, toutes les histoires sont nourries par la culture populaire et ont changé au fil du temps, mais montrent toujours l’importance de ce personnage dans les célébrations.

Toutefois, ce qui est important dans cette tradition aujourd’hui reste la distribution des friandises aux enfants. Les plus sages recevront des sucettes de toutes les couleurs tandis que les moins sages auront du sucre noir ou des sucreries en réglisse en remplacement du charbon autrefois distribué.

Bénédiction dans les maisons par les enfants rois mages en Allemagne

Dans cette tradition, les enfants sont à l’honneur, car c’est eux qui deviennent les rois mages venus des trois continents. En effet, les plus jeunes se déguisent en incarnant un mage de leur choix. Ils parcourent ensuite les rues des villes et villages en chantant divers cantiques afin de collecter des dons pour les plus démunis. Ils sont surnommés les chanteurs à l’étoile, Sternsinger en allemand.

Après chaque don reçu, les enfants-mages en signe de gratitude bénissent les maisons en inscrivant quelques initiales. Il s’agit entre autres :

  • des lettres C, M, B désignant le « Christus Mansionem Benedictat» qui signifie « Christ bénit cette maison », mais aussi les initiales des prénoms des rois mages Caspar pour Gaspard, Melchior et Balthazar ;
  • du signe (+) pour représenter la croix sur laquelle Jésus a été crucifié ;
  • des chiffres désignant l’année ;
  • et de l’astérisque (*) pour représenter l’étoile dans le ciel de Bethléem.

Les traditions dans les pays d’Europe de l’Est

Dans cette partie de l’Europe, les traditions observées sont un peu différentes, car allant dans le sens du baptême du Christ dans le Jourdain plutôt que dans la célébration de la venue des rois mages. Ainsi dans les pays de l’Europe de l’Est, il est beaucoup plus pratiqué des rites de baptême dans les eaux glaciales des rivières, des fontaines et même de la mer, préalablement bénites par le prêtre.

En Russie par exemple, des trous en forme de crucifix appelés lordan et en référence au fleuve Jourdain sont creusés dans la glace des lacs et des rivières. L’eau qui en jaillit est bénie par des prêtres et les participants au rituel, plonge trois fois dans cette eau afin d’être purifiée de tous les péchés et renaitre de nouveau.

Avatar
Rédacteur depuis quelques années, je réponds sur Encyclopedie-Quantum à toutes vos questions sur la bible, l'évangile et la religion au sens large du terme.