Qu’est-ce qu’un confessionnal ?

qu’est ce qu’un confessionnal ?

À notre naissance, nous sommes tous souillés par le péché originel. En grandissant nous devenons conscients de ce qu’est le péché, mais bien de fois nous péchons volontairement ou involontairement en fonction des situations que nous traversons. Commettre un acte mauvais aux yeux de Dieu n’est pas une fatalité tant que nous sommes capables de nous remettre en question et de nous repentir.

Nous devons être humbles et reconnaître notre condition de pécheurs. Pour les catholiques, il est nécessaire de recourir au sacrement de la confession. La confession et l’absolution individuelle et intégrale constituent la seule voie ordinaire par laquelle les fidèles, conscients du péché grave, se réconcilient avec Dieu et avec l’Église. Qu’est-ce qu’un confessionnal et pourquoi est-il présent dans toutes les églises catholiques ?

C’est quoi le confessionnal dans l’église ?

Un confessionnal est un mobilier ou un lieu clos isolé dans lequel se trouve un siège pour le confesseur, qui sera séparé des fidèles par une cloison dans laquelle se trouve une petite fenêtre ou grille, avec ou sans rideaux, pour le dialogue. De l’autre côté de la cloison se trouve une personne agenouillée, le pénitent pour la confesse. Le confessionnal est le lieu privilégié et indiqué pour administrer ordinairement le sacrement de la pénitence. L’Église le dit clairement depuis le XVIe siècle après le concile de Trente : « Les confessions ne doivent être reçues en dehors du confessionnal que pour une juste cause ». Cet isoloir clos tel que nous le connaissons aujourd’hui est l’œuvre du cardinal italien Saint-Charles-Borromée.

Dans la basilique Saint-Pierre, comme dans les autres basiliques patriarcales de Rome, on ne se confesse que dans les confessionnaux. L’usage du confessionnal est donc très important dans l’Église catholique. Cela est d’autant plus vrai que le pape se confesse lui-même dans un confessionnal. Cependant, il est des circonstances qui nous obligent exceptionnellement à laisser de côté le confessionnal : un mourant sur son lit de mort, un prisonnier en prison, dans une situation de danger de mort dans la rue, etc.

Une autre exception est celle d’un jour désigné, à une heure déterminée (par exemple en carême, semaine sainte ou en vue de nombreuses premières communions), divers prêtres arrivent à une église paroissiale pour aider le curé à confesser les fidèles. Puisqu’il n’y a évidemment pas de confessionnal pour tout le monde, certains devront se confesser en dehors d’eux.

Structure du confessionnal traditionnel

Traditionnellement, le confessionnal est un mobilier en bois, divisé en trois compartiments. Il peut être indépendant ou directement intégré aux murs de l’église. Le confesseur et le pénitent sont placés dans des compartiments séparés et communiquent entre eux au moyen d’une grille ou d’une plaque de métal perforée. Le prêtre s’asseyait habituellement dans le compartiment central tandis que les fidèles se placèrent dans ceux qui se trouvaient de part et d’autre.

Un crucifix est souvent présent au-dessus de la grille à travers laquelle les deux interlocuteurs se parlent. La place des pénitents est équipée de petits meubles pour s’agenouiller et confesser ses péchés. Les deux grilles à l’intérieur du confessionnal sont protégées par un volet afin qu’un seul pénitent à la fois puisse communiquer avec le prêtre. Les confessions et les conversations entre le prêtre et le pénitent se font en murmures.

Structure du confessionnal moderne

Depuis le IIe concile œcuménique du Vatican, le sacrement de la pénitence fut reformé. De cette réforme, il est ressorti que la confession pouvait se faire désormais en face à face. Ainsi pour appliquer cela convenablement, de nombreuses églises ont adopté des confessionnaux modernes munis d’une seule pièce et dotés d’un écran.

Cet écran en question peut aller d’un simple rideau à un mur ou un pan de mur grillagé. Il donne la possibilité au pénitent de se confesser de façon anonyme ou de se placer directement en face du prêtre selon ses préférences. Il est à noter que celui qui va à confesse n’est jamais vu par son confesseur. Alors même si voyez le prêtre à travers la grille qui vous sert d’écran, ce dernier est incapable de vous voir en retour, car ce contact reste monodirectionnel.

Dans les confessionnaux modernes, il n’est pas rare de voir dans le compartiment du pénitent, des prières relatives au sacrement ainsi que d’autres informations pratiques. Ils sont aussi munis de voyants lumineux indiquant la présence ou non du prêtre dans la pièce ainsi que son occupation ou non par un pénitent.

De nos jours, la structure du confessionnal a radicalement changé, obligeant les églises à ranger leurs anciens confessionnaux. Maintenant, c’est plutôt une cabine (comme un mini-bureau) qui offre quelques conforts (climatisation, chauffage, éclairage, mobilier confortable). Certains offrent même à ceux qui se confessent la possibilité de retirer ou non la grille ou le rideau.

À quel moment doit-on se confesser ?

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Le sacrement de la pénitence était autrefois (au IIIe siècle) unique dans la vie, il est réservé aux péchés graves ou encore à l’apostasie. Les fidèles se confessaient en public devant tout le monde sans aucun anonymat. Ce n’est qu’au VIe et VIIe siècle que ce sacrement est obtenu en privé grâce aux moines irlandais qui lui font évoluer. Désormais, une personne peut se confesser plusieurs fois dans sa vie. Le quatrième concile de Latran organisé par le pape Innocent III en 1215, vient faire évoluer davantage le sacrement et l’on assiste chaque année à une confession obligatoire liée à la communion pascale.

L’Église demande que les fidèles catholiques se confessent au moins une fois par an, surtout s’il y a un péché mortel ou grave (Canon 989). Et ce n’est pas une chose facultative. Ceux qui nient leur péché nient la puissance, la miséricorde et la volonté de Dieu de pardonner les péchés à travers le ministère de l’Église. Jésus-Christ est le seul qui ait le pouvoir de pardonner les péchés, mais ce pouvoir a été transmis par ce dernier à ses apôtres : « Recevez l’Esprit saint, tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis, tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus »(Jean 20 :22-23).

Le confessionnal reste le lieu privilégié pour se confesser. Mais il est à noter que des exceptions arrivent où le pénitent demande dans des cas extrêmes et exceptionnels à faire sa confession en dehors du confessionnal. Si c’est lui qui en fait la demande clairement et que cela n’est pas l’initiative du confesseur, qui lui doit lui préférer le confessionnal, sa demande doit être acceptée, car cela est toujours préférable à la non-confession. Il faut cependant tenir compte du fait qu’il s’agisse d’une exception, cela ne doit en aucun cas devenir la règle.

Description du lieu où est administré le sacrement de pénitence

Le lieu dans lequel le prêtre confesseur administre le sacrement de pénitence se compose généralement :

  • d’un meuble en bois souvent richement décoré ;
  • un siège pour le confesseur ;
  • deux agenouilloirs latéraux pour les fidèles qui veulent confesser leur péché ;
  • une cloison interrompue par une petite grille dotée souvent d’un crucifix et protégé occasionnellement par des rideaux.

Dès la fin du XVIe siècle, il est répandu sous forme de meuble en bois, composé d’un siège pour le confesseur et de deux agenouilloirs latéraux pour les fidèles séparés du siège par un mur interrompu par une petite grille. Généralement situé le long des murs latéraux de l’église, il peut également être en pierre ou en marbre, ou est directement obtenu depuis l’intérieur des murs de l’église elle-même. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des exemplaires d’une valeur particulière sont conçus, ils sont richement sculptés et ornés de reliefs décoratifs ou figuratifs.

La symbologie du confessionnal

Les confessionnaux ont leur propre symbologie. Ressemblant à de petites églises, ils sont le symbole de la maison paternelle divine qui accueille les fidèles qui reviennent repentis. Ils symbolisent le fait que l’Église est la maison où le fidèle pénitent est accueilli pour se réconcilier avec Dieu.

Ainsi pendant le sacrement de la réconciliation, les deux symboles les plus courants présents sur le prêtre sont les clés de saint Pierre et l’étoile violette portée par le confesseur. La clé de saint Pierre désigne ce pouvoir que Jésus met dans les mains de son apôtre en le désignant comme son successeur sur terre sur lequel son église sera bâtit. À travers ce roc, tout ce qui sera lié ou délié sur terre, le sera aussi dans les cieux.

L’étoile quant à elle est un symbole de la prêtrise ordonnée qui traduit que chacun des sacrements célébrés par les prêtres est fait au nom de Jésus. La couleur violette donnée à cette étoile représente le chagrin et le repentir.

Attention, il ne faut pas confondre le sacrement de la confession avec la direction spirituelle, dans laquelle la personne dialogue avec le prêtre face à face. Cette direction aura toujours lieu en dehors du confessionnal.

Pourquoi l’Église exige-t-elle l’usage du confessionnal ?

L’expérience pastorale séculaire de l’Église, surtout depuis le concile de Trente (XVIe siècle), a suggéré et consolidé, au fil du temps, la création de cet espace spécifique de réconciliation pour les raisons suivantes :

  • Cet espace est conçu non seulement pour défendre la dignité de l’action sacramentelle ainsi que la réputation du prêtre et des confesseurs, mais aussi pour promouvoir l’impartialité du prêtre et l’objectivité, sans conditionnement, des fidèles.
  • La structure du confessionnal favorise la conversation privée parce que le prêtre n’a aucune raison de connaître ou de voir le pénitent. Ainsi la grille existante entre le prêtre et les fidèles sert à sauvegarder la nécessaire discrétion et aussi, à garantir le droit à tous les fidèles à confesser leurs péchés sans nécessairement avoir à révéler leur identité. C’est pourquoi aucun confesseur (pas même le pape) ne peut forcer le pénitent à s’identifier ou indiquer le fait d’être considéré comme une condition d’absolution.
  • La confession comme jugement et comme sacrement n’exige que l’accusation verbale des péchés et l’absolution qui en résulte, toujours verbale (mots directement perceptibles). C’est pourquoi il n’est pas exigé que le prêtre et le pénitent se voient.
  • Le confessionnal évite le danger de compromettre les personnes impliquées sur le plan émotionnel et affectif, ce qui peut miner le caractère surnaturel de quelque chose de sérieux et de sacré.
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Rédacteur depuis quelques années, je réponds sur Encyclopedie-Quantum à toutes vos questions sur la bible, l'évangile et la religion au sens large du terme.